Voici un poème de Chavignaud.
Un jour le cuisinier d'un puissant personnage
Afin de contenter trois filles d'un village
Qui demandaient des oeufs, leur dit en les voyant :
Je vais vous donner tous ceux que j'ai en ce moment.
Il donne la moitié d'abord à la première
Et la moitié d'un oeuf par faveur singulière ;
A la seconde, il offre aussi du meilleur coeur
La moitié qui lui reste avec même faveur
De la moitié d'un oeuf dont la fille s'empare.
Enfin continuant son partage bizarre,
Il donne à la troisième avec même amitié
De son troisième reste encore l'humble moitié
Plus la moitié d'un oeuf ; il eut donc l'avantage
De tout distribuer. Dans cet heureux partage
Qui paraît singulier, combien en avait-il ?
Et comment a-t-il eu l'esprit assez subtil
Pour donner des moitiés à chaque jeune fille
Sans en casser un seul, ni s'échauffer la bile ?
Saurez-vous présenter une solution à ce problème, en prose ou en vers à votre convenance ?